DO NOT STAND AT MY GRAVE AND WEEP. La provenance du texte figurant sur cette pierre tombale du cimetière orthodoxe de Rawdon m’était inconnue jusqu’à ce qu’une amie cultivée m’apprenne qu’il est de : J’ai toujours aimé les cimetières. C’est ce que j’y trouve depuis quelques années. Cette année là, et presque qu’en même temps que je plantais quelques vivaces sur ce tout petit lopin de terre, la maison familiale de mon enfance située au centre-ville de Joliette fut démolie, rasée!
Créant ainsi un vide que l’oubli voudrait tenter de combler.
Confirmant que l’endroit où reposent mes parents allait être mon seul lieu de mémoire. Libérées des paroles et des gestes, allégées d’un pardon libérateur, les âmes ne requièrent là-bas et pour toujours qu’un souvenir amoureux … Et nous permettent ainsi de :
Outre mon petit rituel familial, ces lieux de mémoire sont aussi des lieux d’inspiration pour le photographe que je suis; en particulier avec la technique de prise de vue en infrarouge (IR). D’entrée de jeu, angles, symétrie des lignes, atmosphères du jour (mais pas de nuit!), tout peut servir à la création d’images pour le moins inusitées, sinon spectaculaires! La technique infrarouge est d’autant plus facilitée qu’avec le numérique il n’est plus besoin d’attendre des semaines avant de voir les résultats; résultats qui étaient assez imprévisibles vu les caprices de la pellicule Kodak Ektachrome EIR. Les deux images que voici ont survécu à des décennies d’entreposage, mais gardent les traces du Temps… Vive le numérique!
I AM NOT THERE. I DO NOT SLEEP.
I AM A THOUSANDS WINDS THAT BLOW.
I AM THE DIAMOND GLINTS ON SNOW.
I AM THE SUNLIGHT ON RIPENED GRAIN.
I AM THE GENTLE AUTUMN’S RAIN.
WHEN YOU AWAKEN IN THE MORNING’S HUSH,
I AM THE SWIFT UPLIFTING RUSH OF QUIET BIRDS IN CIRCLED FLIGHT.
I AM THE SOFT STARS THAT SHINE AT NIGHT.
DO NOT STAND AT MY GRAVE AND CRY.
I AM NOT THERE. I DID NOT DIE.
Mary Elizabeth Frye (1905-2004).
Ils sont des endroits géographiques dotés d’une temporalité particulière.
Situés en plein coeur des villes ou isolés au bout d’un rang de campagne; ils ont toujours le même effet … D’une part, nous imposer le silence et nous rappeler notre propre finalité; d’autre part, donner place à la mémoire de nos disparus. Lorsque l’on s’y sent étranger, s’y promener génère souvent un petit frisson. Ou sinon, lorsqu’il s’agit d’y retrouver les siens, ils peuvent être un endroit de calme et de sérénité.
Plus particulièrement depuis 2006; année où j’ai entrepris d’ornementer le lot familial de quelques plantes, question de faire un peu ‘vivant’!
C’est ainsi que, tout naturellement, s’est ajouté ce rituel de la visite au cimetière. Faisant aussi d’une promenade dans mon patelin, un rappel salutaire de ma propre finalité…Redonner au Coeur sa conscience de battre par Amour.
Un p’tit vidéo. Un peu long, un peu lent, comme l’éternité…
Tourné en 2006 (basse résolution, techno d’époque…)
Deux ans après le début d'une pandémie mondiale, questionnement sur le Ras-le-bol ou l'Espoir...
2 comments
Je ressens le même manque pour la maison disparue, tous nos souvenirs balayés. J apprécie le changement qui s est opéré en vous. Refleurir les tombes, aller passer un peu de temps avec vos êtres perdus. Et immortaliser par vos photos ces endroits où ils reposent, partager peut-être avec vos enfants, votre famille. Par contre je me sens perdue dans ce cimetière, beaucoup d espace, mais froid, là vraiment je me sens mal. Je préfère mon petit comme. Cimetière de Dinan ds les côtes d ARMOR. Bretagne. Ville maintenant de p’us de 21000 habitants. Il y a aussi deux petit colombarium. J avoue qu’il faut enjamber les tombes pour avoir accès à celles que l on cherche tellement c est devenue trop petit pour cette ville qui sait tellement agrandie. Malgré tout fleuri, et les tombes sont si différentes, il y a encore des anciens caveaux familiaux, on dirait des petites chapelles. Bien sûr tout à changé car ce n est plus la pierre de granit réputée ds les sur la côte d émeraude mais du marbre ou matière ressemblante qui part leur différence couleur donne du charme,, comme un peu de chaleur. À Paris, j aimerai parcourir le cimetière du Père Lachaise. Là il y a des tombes d une splendeur et tellement d animaux si retrouve comme nos amis les chats. Nourrient par des femmes bénévoles. Si bien entretenu et suffisamment spacieux. Merci pour votre beau texte, et, je parle du vôtre.. Merci. S
Merci de votre commentaire. Oui, je suis bien d’accord, le cimetière de ma ville natale est bien grand et manque de charme, mais avec les années les arbres y poussent, les défunts s’y accumulent en faisant un lieu quotidiennement visité.